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Faire Tourner Linux sur un ordinateur muni d'un processeur Alpha

par Bruce Ediger


J'ai toujours possédé des ordinateurs qui n'utilisaient pas de processeurs Intel ni n'exécutaient des systèmes d'exploitation Microsoft; depuis un  Radio Shack Color Computer 3 sous OS-9 en 1986, jusqu'à un  AT&T 3b1 en 1988, NeXT M68040 "noir" en 1991, et une Sun SPARCStation IPC en 1995. Tout au long de mon expérience dans les ordinateurs individuels, les gens (dans la vie courante et sur Usenet) m'ont dit que le matériel et le logiciel Wintel étaient à la fois disponible et moins cher, bien que pas forcément de la même qualité, que le matériel 'propriétaire' que j'avais sur un coin de table. 

Entre Janvier et Mars 1997, j'ai assemblé un ordinateur avec un processeur Alpha de Digital Equipment Corporation et il a fonctionné avec le système d'exploitation  Linux . L'ordinateur DEC est un  "Universal Desktop Box" (UDB) et bien que n'étant pas basé sur un processeur Intel 80x86, utilise les standards industriels et "facilement disponibles" des périphériques PC. Ceci est le récit de mon expérience. 
 
Résumé

Acheter des pièces détachées pour ordinateur qui ne sont pas considérées comme du "stock" est encore difficile mais plus impossible. Les magasins spécialisés en informatique, les petits et les grands, cherchent seulement à vous vendre des sytèmes complets. Tous les vendeurs ou les techniciens conseils dans les magasins sont incompétents pour vendre autre chose que les systèmes complets disponibles chez eux. Les prix des éléments "compatibles PC" ne sont pas si bas que les experts en troc et les avocats de usenet me l'avaient laissés croire. 
 

Mes premières expériences de Freeware sur du Matériel 

Avant de lire ce qui suit, vous devez être concient que je ne suis pas inexpérimenté. J'ai travaillé les six dernières années en tant que programmeur, principalement dans divers environnement Unix. Un de mes ordinateurs, (Une SPARCStation IPC) fonctionne avec un autre clone Unix gratuit, NetBSD,j'ai donc un petite expérience des problèmes que peuvent avoir ces systèmes d'exploitation. Les ordinateurs que je possède ne sont pas "standard" ni de grande consommation, de telle sorte, que j'effectue moi meme la maintenance et les évolutions. 
 

L'Histoire

J'ai acheté une Universal Desktop Box (UDB) VX40A-F2 de Digital Equipment Corporation chez Starship/Computer  en passant par www.onsale.com. Bien que j'ai reçu le matériel, je ne suis pas certain de pouvoir recommander onsale.com. J'ai reçu depuis plusieurs spams dans mon courrier parce que soit Starship, soit Onsale.com ont distribués leurs listes de courrier à des publicistes email sans scrupules. 

Cet UDB était entièrement nu. Elle n'avait pas de mémoire, pas de disque, pas de moniteur ni de clavier. Par contre elle était livrée avec une souris, un jeu de CDROM Red Hat Linux/Alpha 4.0 et quelques instuctions minimales. 

Après l'arrivée de l'UDB, j'ai commencé à acheter les autres parties nécessaires pour en faire un ordinateur utilisable. Tout d'abord, la mémoire. 

J'ai appelé plusieurs magasins de piéces détachées neuves ou usagées en informatique dans la région de Denver pour trouver des mémoires SIMMs avec un "vrai contrôle de parité" 36 broches 70 nanosecondes ou meilleures. Tous m'ont donné un prix. Un samedi je suis parti pour en acheter. Dans 3 des magasins, on m'a traité exactement de la même manière: J'ai demandé la mémoire, ils ont regardé le prix, puis m'ont dit d'ammener mon PC au magasin pour qu'ils installent les SIMMs. Je leur ai montré la documentation DEC, dit que je voulais seulement en acheter et promis de signer une décharge en cas de destruction des mémoires. A contre coeur, chaque vendeur est parti à l'arrière pour découvrir qu'il n'avaient pas les SIMMs nécessaires à l'UDB en stock. 

Je finis par acheter les SIMMs dont j'avais besoin par courrier à  Memory Shippers de San Francisco en Californie. Malgré la crainte du magasin de pièces d'occassions de Denver, je les installai sans les détruires. 

Je suis allé au supermarché local d'ordinateurs personnel  Computer City  pour acheter un clavier "compatible PS/2". Le magasin de pièces d'occasion ne voulait pas plus me vendre de SIMMs que de clavier. Il y avait un immense présentoire de clavier chez  Computer City tous affublés de noms ronflants. J'ai repéré deux affiches "compatibles PS/2", mais les deux machins derrières ces affiches portaient des étiquettes "Pas compatible PS/2". Je fini par trouver un clavier qui était "compatible PS/2", malgré l'abscence totale d'aide des vendeurs de Computer City. Apparement, le fait de porter un polo jaune pastel de Computer City fait descendre le QI d'environ 20 points. J'ai payé le clavier un prix moyen. Les moins chers ne sont que "compatibles AT'".
J'ai découvert que l'UDB devait avoir un moniteur SVGA "multi-synch" à cause de la conception de son interface vidéo. Aucun de mes autres moniteurs n'est "multi-synch". Pendant mes, recherches de mémoires et de claviers, j'avais aussi noté les prix  et disponibilités de moniteurs. 

En 1996, j'avais acheté un vrai moniteur19 pouces de chez  Sun Microsystems via un forum usenet pour $350, c'est pourquoi, je fus choqué de voir des moniteurs 17 pouces d'occasion de $450 et plus. Des moniteurs neufs sur le marché des PC étaient plutôt chers. 

Je me décidais donc à acheter un moniteur de 14 ou 15 pouces. Je fis le même parcours pour les moniteur que pour les mémoires. Après avoir regardé dans l'arrière boutique, un magazin était pret à me vendre le moniteur de leur réparateur. Un autre magasin de matériel d'occasion ne vendait que des moniteurs de 17 pouces ou plus. Le troisième n'avait en stock qu'un seul moniteur (non inclus dans un système complet) un Compaq "Presario 1410".  Ce moniteur est apparement une sorte de mouton à cinq pattes car les hauts parleurs ne marche qu'avec les ordinateurs Compaq ou des excuses similaires. En tant qu'ancien utilisateur et possesseur de NeXT, je suis accoutumé au manque de son, aussi cela ne fut il pas un critère de choix. 

 Digital Equipment Corporation arreta de fabriquer la ligne de produit de l'UDB (nommé "Multia") en 1996, mais il ont mis à disposition par ftp le  guide d'entretient. Ceci nest pas aussi formidable que ça en a l'air, il n'y a pas de diagrammes pour indiquer la position des différents cavaliers qui contrôlent le comportement de l'UDB. Heureusement, Red Hat a rendu publique  et  interrogeable les archives de sa liste de diffusion. 

Armé de la documentation bizarrement dactylographiées de "Starship Computer", (la société ou j'avais acheté l'UDB) et de divers morceaux du guide d'entretient de Digital, de la liste de diffusion de Red Hat et d'autre pages web, je fus en fin capable de faire booter l'UDB avec MILO. La PROM de boot "SRM" ne se synchronise pas avec le moniteur ce qui rend une partie du boot aveugle. Ensuite, je fut capable d'installer Red Hat Linux pour Alpha, 4.0 sur un disque Fujitsu modèle M1606SAU SCSI. J'avais un CD-ROM Toshiba XM-3301TA que j'avais bricolé pour qu'il fonctionne avec la PROM de boot Sun SPARC qui nécessite des secteur de 512 octets. J'ai utilisé ce lecteur de CD pour installer Linux à partir des CD Red Hat. Je trouve remarquable, que le logiciel et le matériel fonctionnent avec un lecteur de CD-ROM modifié et vieux de 5 années. 

Une de mes difficultés fut d'utiliser "fdisk" pour créer une partition MS-DOS miteuse. Il est difficile de croire que Digital fabrique des PROM de boot qui nécessitent une FAT au démarrage, mais c'est ainsi. J'ai aussi découvert, que les différentes partition doivent commencer sur un numéro de cylindre multiple de 4.

Une autre difficulté que j'ai rencontré  concerne les instructions simplistes de chez Starship/Computer. Elles assument que le disque dur est SCSI numéro 0. L'expérience acquise au cours des ans sur les PROM de boot Sun m'a permit de repèrer où le code des PROM de l'UDB considérait le numéro comme étant 0.

Il m' a fallut deux cycles complets d'installation pour obtenir un Linux fonctionnant de manière satisfaisante. J'avais choisi les mauvais lots pour la première installation. Je pensais qu'installer et faire tourner un système était éminement compliqué. Connecter ce système à un réseau serait facile. Quand tout le système n'est pas configuré pour, démarrer le réseau IP est plutot difficile. Finallement je finis par tout réinstaller en tant que "networked workstation". 

Il pourrait y avoir quelque chose d'incorrect dans le code réseau de Linux. l'installation par défaut suspend le processus de démarrage. Mais il y a pire : toutes les 3,5 secondes, le noyau Linux/alpha s'envoie un paquet de 46 octets. Le support ethernet contient la MAC address de la machine, à la fois comme source et destination. Il s'agit peut être d'un "battement cardiaque" ou d'un moyen de vérifier les connections réseau, mais c'est très embetant.

Après avoir démarré le système depuis le disque dur, le reste fut moyennement difficile. J'eu a parcourir les archives de la liste de diffusion Red Hat pour trouver comment empecher le process de boot de s'interrompre. J'ai aussi eu a tripoter le fichier de configuration XFree86. Avoir acheté un moniteur 14 pouces miteux fut une erreur: tout est vraiment très petit.

J'ai rapidement rencontré un bogue associé au CPU Alpha 64-bits. Je voulais synchroniser toutes les horloges de mes machines et "rdate" semblait être une méthode simple et pas chère. Je l'utilisais déja sur deux autres machines et il semblait plus facile à compiler et utiliser que d'autres alternatives comme NTP (J'avais installé et administré NTP dans le passé).

La compilation de 'rdate' depuis les sources NetBSD 1.1 fut facile. Il insistait pour me dire que la date sur mes autres machines  (SPARC IPC et M68040 NeXT) était quelque part en 1861. Il s'avèra qu'il s'agissait d'une possibilité d'"extension de signe" du processeur Alpha: le protocol 'rdate' est censé distribuer un nombre de secondes depuis midi le 1 janvier 1900, codé sur 32 bits (odre "réseau" et complémenté à 2. Le code 'rdate', utilise la fonction de bibliotèque ntohl() pour récupérer son propre arrangement des octets. ceci finissait par mettre à '1' le bit 32 de l'expression numérique de la date. Cette valeur de 32 bits voit son signe étendu quand elle est chargée dans les registres 64 bits du CPU Alpha. Le '1' en position 32, rendait le nombre dans le registre négatif.

Bilan du Cout

  Prix  Transport 
UDB nu:  365.00 40.00 (avec souris et RH 4.0)
deux SIMMs 32-Mb 162.00 34.50
Clavier PS/2  37.54 
Moniteur Compaq Presario  321.58

  886.12 74.50 = $960.62 (Dollars US1997)
Vous noterez qu'il manque le disque dur  Fujitsu M1606SAU-512 , la boite et divers cablages. J'avais déjà tout ça. L'installation Red Hat nécessite aussi l'écriture de deux disquettes au format 'ext2fs' à partir d'images stockées sur le CD-ROM. Il est par conséquent, nécessaire d'avoir accès à un ordinateur muni de lecteurs de CD-ROM et de disquettes, pour passer cet obstacle.

Estimation du temps passé

J'estime avoir passé 35 à 40 heures sur ce projet, réparties sur 3 mois. Dans un environnement de "travail" et à raison de 8 heures par jour, le même projet aurait pris deux fois plus de temps. Comme je faisais cela sur mon temps personnel, je pouvais  (par exemple) démarrer le processus d'installation et aller cuisiner mon diner. Au bureau, il faut souvent poursuivre bon gré, mal gré une tâche, même si elle n'avance pas bien.


Traduit par John B. Perr

 

Liens:

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